
Texte de Christian Wopperer
Dans l’Info-Suisse, nous sommes toujours à l'affût d’entreprises québécoises innovantes ayant des rapports proches ou lointains avec la Suisse. Nous avons déniché Paperplane Therapeutics inc. fondée par le Dr Jean-Simon Fortin, CEO et médecin d'urgence de formation. Il possède 5 ans d'expérience en tant que consultant médical auprès de différentes compagnies, se spécialise dans le transfert technologique, pratique son art en Estrie et a des origines suisses (son grand-père M. Schwab est né en Suisse et a immigré au Canada à l’âge de 17 ans).

Paperplane Therapeutics offre une façon unique et innovante pour traiter la douleur et l'anxiété chez les enfants qui doivent subir des procédures douloureuses. Les jeux interactifs en réalité virtuelle offrent une puissante distraction qui vient atténuer la perception de la douleur lors de la procédure. Paperplane Therapeutics a développé une solution sur mesure qui s'intègre parfaitement au contexte clinique et répond aux normes des établissements de santé.
Les jeux et expériences sont conçus pour égaler les plus hauts standards de l'industrie du jeu vidéo tout en produisant un effet analgésique et anxiolytique puissant grâce à la distraction active.
La solution de Paperplane Therapeutics peut être utilisée comme seule modalité analgésique ou en complément aux thérapies pharmacologiques standard.
La gestion de la douleur et de l'anxiété chez les patients pédiatriques présente très souvent des défis importants. Une plus grande peur de l'inconnu, l'incapacité de comprendre la nécessité de la procédure et une tolérance plus faible à la douleur ne sont que quelques-unes des raisons pour lesquelles prendre soin d'eux requiert une approche particulière.
Les pratiques actuelles n'offrent que très peu pour répondre à leurs besoins spécifiques. Les modalités pharmacologiques offrent un certain soulagement, mais s'accompagnent également d'effets secondaires indésirables. Malheureusement, la contention de l'enfant est toujours une méthode largement utilisée pour s'assurer que la procédure peut être effectuée.
Une gestion inadéquate de la douleur et de l'anxiété entraîne une mauvaise satisfaction du patient / de la famille / du clinicien et peut conduire à une plus grande appréhension et même de l'évitement face à de futurs soins médicaux. Une bonne collaboration est aussi primordiale au bon fonctionnement du milieu clinique qui dispense le soin, car le temps de procédure, le nombre de personnes requis et la satisfaction du personnel sont grandement influencés par la qualité de la gestion des inconforts du patient.
« On vise vraiment à détourner l’enfant de la source de douleur, à dévier son attention de la source de stress et de peur aussi. Cette douleur et l’anxiété de l’enfant doivent être bien contrôlées parce que cela influence aussi sur la satisfaction des parents, du personnel, mais aussi sur la durée des interventions », a expliqué la chercheure Sylvie Le May, du Centre de recherche du centre hospitalier pédiatrique montréalais. Souvent, ce sont des procédures qui ne sont pas nécessairement très douloureuses, mais qui créent beaucoup d’appréhension, de peur et d’anxiété chez les enfants. »
Pour le moment, la réalité virtuelle est principalement utilisée pour soulager ce que Mme Le May appelle « la douleur aiguë procédurale », comme celle qui accompagne une ponction veineuse, la pose d’un cathéter intraveineux, le changement de pansements chez les brûlés ou les injections à l’urgence — toutes des choses, dit-elle, « qui vont générer beaucoup de peur et d’anxiété, et qui vont faire augmenter la douleur ».
Des chercheurs de Toronto et de Los Angeles ont quant à eux commencé à l’utiliser auprès d’une clientèle qui souffre de douleur chronique.
« Dans tous les projets qu’on a faits à date, la réalité virtuelle a facilité la procédure de soins, a ajouté Mme Le May. Ça a été dans le fond une procédure plus humanisante pour les enfants et les parents qui voyaient leur enfant qui était distrait, qui avait moins de douleur. »
Les trois projets pilotes menés jusqu’à présent se sont révélés si prometteurs au niveau de la faisabilité, de l’acceptabilité, de la satisfaction et des effets sur les enfants que des essais cliniques seront maintenant effectués pour recueillir plus de données sur l’efficacité de l’intervention de réalité virtuelle.
Cela permettra notamment de mesurer si le recours à la réalité virtuelle permet de réduire la quantité de médication requise pour contrer la douleur.
Paperplane Therapeutics a développé une thérapie appelée DREAMLAND, un jeu en réalité virtuelle qui représente une solution innovante, durable, réplicable et viable à un enjeu réel du réseau de la santé, elle vient au secours des enfants au CHU de Ste-Justine (Hôpital pédiatrique) entre autres.
Cette thérapie numérique transforme une expérience hospitalière a priori négative, voire traumatisante pour beaucoup d’enfants, en une expérience ludique et positive, et ce, autant pour le jeune patient lui-même que pour les proches qui l’accompagnent. Ce qui permet de façon évidente une diminution du niveau de stress des jeunes patients et de leur entourage avant, pendant et après les interventions, ainsi qu’une diminution du temps nécessaire pour traiter les jeunes patients en raison de la diminution des contraintes liées aux soins et du nombre d’échecs et complications liées aux procédures.
Il est aussi prouvé que l’amélioration de l’expérience des jeunes diminue le taux de réadmission et améliore le succès des procédures à la sortie de l’hôpital. Le jeu vidéo en réalité virtuelle de l’entreprise Paperplane Therapeutics est utilisé comme outil de distraction pouvant remplacer ou cohabiter avec la médicamentation analgésique aux effets fréquemment délétères, ceci afin de la réduire, voire même dans certains contextes l’éliminer complètement.
Dans les hôpitaux, dans divers secteurs, la réalité virtuelle prend un essor vraiment intéressant et vient appuyer l’augmentation du niveau d’engagement du personnel hospitalier en raison de l’amélioration de l’expérience des patients et permet de diminuer le niveau de stress du personnel du réseau de la santé affecté aux soins des jeunes patients.

Christian Wopperer
VP commercialisation (Sales Intelligence) au CEIM Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal, consultation en VENTES aux dirigeants d’entreprises en démarrage et croissance et chargé de cours sénior à l’école Polytechnique de Montréal
- RÉFÉRENCES:
[1] La réalité virtuelle au secours des enfants à Sainte-Justine | La Presse https://www.lapresse.ca/actualites/sante/2019-07-06/la-realite-virtuelle-au-secours-des-enfants-a-sainte-justine 4/5 - [2] https://hbr.org/sponsored/2019/01/improving-the-patient-experience
- [3] https://www.forbes.com/sites/jenniferhicks/2018/09/30/see-how-this-company-uses-virtual-reality-tochangepatient-healthcare/#df234f455ea7